Interventions des élu-es de la liste d’opposition
Débat orientation budgétaire 2022
Au nom des 3 élu-e-s de la liste « demain Déols », Danielle Faure a fait la déclaration suivante :
« Avant d’aborder le débat au fond, nous voulons exprimer notre étonnement sur la présentation en tant que telle de ce rapport. Tout est à l’envers dans le tableau chiffré des opérations prévisionnelles, avant de comprendre, il nous a fallu un temps de réflexion. Quant au préambule, c’est très certainement un copie-collé d’un site officiel mais en tout cas, rien n’est facilité pour la compréhension du néophyte. Il est rapporté le PLF 2022 en bloc, mélangeant toutes les collectivités de quelque niveau que ce soit : Région, Département, EPCI, communes. Il aurait été plus claire de saisir les particularités de cette loi de finances 2022 en se référant à ses effets sur les seules communes puisque c’est à ce titre que notre assemblée se réunit ce soir.
Le rapport que vous nous avez fourni représente une poignée d’informations économiques et financières, à l’échelle internationale et nationale.
Il promeut aussi l’action gouvernementale de ces deux années de pandémie mais oublie de préciser que toutes les aides offertes aux entreprises ont permis, pour celles du CAC 40, de générer des profits records, en France dépassant les 100 milliards d’€.
C’est effrayant au regard de la pauvreté qui se développe parallèlement, au regard du malheureux 0.9 % d’augmentation du SMIC, au regard des salaires et pensions qui ne permettent pas de vivre correctement. Les salariés de Louis Vuitton n’ont pas vu la couleur de ce ruissellement ; il y a quelques jours, à Issoudun, ils étaient nombreux à manifester pour exiger de meilleurs salaires de leur patron richissime.
Il nous parait indécent de faire abstraction de ces données dans cette période où nos concitoyens peinent à honorer leurs factures courantes, à s’alimenter et à se soigner correctement. Il est aussi indécent que le pouvoir politique et ses alliés locaux, continuent à vouloir réduire les dépenses des collectivités locales.
Imaginons qu’il y ait dans ce pays une volonté à ce que ces profits soient largement taxés, que l’évasion fiscale, évaluée à minima à 70 milliards, soit empêchée en redéployant expressément des services publics adéquats, l’Etat en bénéficierait et pourrait ainsi transférer des moyens financiers aux collectivités territoriales d’un autre niveau !
Vous dites que la DGF est stable, elle l’est dans sa globalité. Mais une redistribution s’exerce à l’intérieur de l’enveloppe globale, entre dotations péréquées et il y a un écrêtement des dotations forfaitaires. En fonction des critères retenus pour octroyer ces dotations, certaines communes obtiendront moins.
Ce système pousse aussi à la constitution de « communes nouvelles », en octroyant un bonus à celles qui veulent se regrouper. In fine c’est la suppression de communes qui s’exerce.
Il en ressort que les budgets des collectivités locales ont toujours peu de latitude pour répondre aux besoins des habitants avec une perte d’autonomie certaine suite à la suppression d’une partie de la fiscalité locale.
Pour en venir aux orientations 2022 du budget, nous constatons qu’en recettes de fonctionnement, (page15) les prévisions en dotations, subventions et participations sont en baisse de 20 000 € par rapport à 2021. Il aurait été bon de nous fournir le détail, de ce que vous êtes sûr d’obtenir et de ce qui est possible de décrocher.
Vous exprimez le besoin de recourir à l’emprunt non pas pour un investissement spécifique mais pour équilibrer le budget. Ainsi, afin d’emprunter le moins possible, vous obligez les services à faire des économies sur les dépenses de fonctionnement alors qu’il y a des besoins non recensés et donc non couverts pour nos concitoyens. Nous ne partageons pas cette pratique qui devient systématique.
J’ai entendu que les services étaient "gourmands ». Est-ce à dire qu’ils dépenseraient pour le plaisir où est-ce qu’ils ont besoin de moyens pour fonctionner correctement afin d’entretenir les équipements et les biens de la commune et de continuer à répondre socialement aux besoins des habitants ?
Nous pensons plutôt qu’ils ont à cœur de bien travailler et de défendre le service public.
Nous considérons que le fonctionnement des services de la commune doit s’adapter aux besoins des habitants et non l’inverse. Encore faut-il entendre les attentes quotidiennes auxquelles la commune pourrait répondre.
Le coût des dépenses courantes de fonctionnement va augmenter assurément cette année en raison du coût de l’énergie et des biens en général. Mais cela n’est pas un fait naturel, c’est le résultat d’un système économique, le capitalisme, qui se résume à moins de services publics et plus de privatisations pour les profits maximums des grandes entreprises.
Il semble d’ailleurs que vous sombrez dans cette logique puisque nous avons appris que vous pourriez recourir au secteur privé pour le nettoyage des espaces publics bâtiments plutôt que de recruter du personnel permanent. Est-ce vrai ?
Quant à l’augmentation des frais de personnels, oui, nous devons prendre en compte l’augmentation du SMIC qui représente à peine 38 € brut mensuel et la revalorisation des indices les plus bas de la grille des traitements. C’est un juste rétablissement et ce n’est pas énorme vu le gel du point d’indice qui dure depuis 12 ans !
Vous nous informez d’autre part que vous allez recruter un technicien pour les services techniques ainsi que « 2 renforts » pour 3 mois sur les espaces verts et « 1 renfort » sur le guichet unique sur 6 mois. Mais nous observons aussi que les effectifs titulaires chutent de 4 postes et ceux des contractuels d’un.
Il y aura donc 5 suppressions de poste pour 1 création. Les renforts étant seulement des saisonniers CDD. De plus, vous raisonnez qu’en terme d’équivalents temps plein ce qui modifie la réalité du nombre de postes. Nous ne pouvons accepter cela.
C’est le même raisonnement pour évaluer la subvention au CCAS, le rapport note : légère augmentation pour « Plus d’agents mis à disposition ». Quand j’ai demandé en commission le nombre, il ne m’a pas semblé qu’il y en avait en plus où alors en heures de mise à disposition .... Mais pour combien de temps en plus ? Cela risque d’être très modique et insuffisant pour mener des actions spécifiques en la matière.
De plus, la subvention avait été réduite de 50 000 € après le confinement covid mais aujourd’hui le fonctionnement a bien évidemment besoin de retrouver ses moyens d’avant la pandémie. Il est donc anormal que la subvention n’ait qu’une progression limitée.
En effet, dans cette période d’après pandémie, la précarité et le chômage frappent fortement ; les jeunes et les personnes âgées, ont très mal vécu la rupture des liens sociaux induisant des fractures qui exigent attention, aides diverses, soutiens individualisés que ce service est à même de mettre en œuvre.
De plus, toutes les associations caritatives disent qu’après la crise la demande alimentaire a doublé, d’autant que le coût de la vie est excessivement cher et de plus en plus de personnes n’ont d’autres solutions que d’y recourir pour survivre.
Déols n’est pas en dehors de cette réalité, il faut donc au Centre d’Action Sociale des moyens à la hauteur pour redonner à nos concitoyens touchés par la dureté de cette vie, l’espoir et le droit à une vie digne.
Quant aux dépenses d’investissement envisagées, il y a des projets qui n’apportent pas de remarque particulière de notre part.
Mais nous ne partageons pas vos priorités en investissements.
Les dépenses concernant le patrimoine -qui vont sans aucun doute couvrir le mandat- n’ont pas un caractère d’urgence. Cela ne veut pas dire qu’on est contre la mise en valeur du patrimoine.
Mais notre ville est déficitaire en termes de salles publiques à destination de la population. A Grangeroux, quartier excentré, rien du tout pour se réunir. En ville cela devient difficile également et les nouveaux quartiers n’en sont pas pourvus. De même à Brassioux, la salle existante louée ne répond pas vraiment à l’attente des associations et de la population. Nous pensons donc que c’est une erreur de ne rien prévoir.
Le guichet unique réapparait pour 70 000 € alors qu’on sait aujourd’hui que ce genre d’accueil n’apporte pas un service plus efficace, bien au contraire, comme cela a pu être vérifié par les personnels dans tous les services publics où cela a été mis en place. Mais me direz-vous, cela s’inscrit dans votre projet d’organisation des services que nous n’avons pas accepté parce son objectif central est de supprimer des postes.
D’autre part, vous continuez à développer dangereusement les dépenses en matière de sécurité. Après la vidéo surveillance, voilà qu’apparaissent l’armement et la vidéo à la boutonnière ! Nous ne pouvons pas partager ces orientations là pour la police municipale qui doit avoir avant tout, une action de prévention et de médiation. Le climat politique ambiant concevant une société policière et liberticide imprègne le quotidien médiatique mais nous considérons qu’il ne faut justement pas céder à ces dérives.
Les dépenses en termes d’informatique s’envolent considérablement et demandent des explications quant à certains matériels et équipements.
En matière d’éducation, vous prévoyez une assistance à maitrise d’ouvrage au titre de la « Carte Scolaire ». Pourriez-vous être plus explicite sur cette opération ? Ne serait-ce pas plutôt le projet de regroupement des écoles ? Si c’est le cas, vous savez que nous n’y sommes pas favorables puisque les conditions d’enseignement ne s’amélioreront pas et qu’il y a risque d’une surcharge des classes surtout si l’Académie en supprime.
Enfin, nous estimons que la culture est le parent pauvre de ces orientations budgétaires ainsi que les actions à mener pour limiter les effets du changement climatique et protéger la biodiversité. Il y a urgence de ce point de vue. »
Après cette déclaration, un débat contradictoire assez vif s’est engagé :
Gabriel Jacobieski s’est étonné que le rapport d’orientations budgétaires ne soit pas présenté dans chaque commission puisque il traite des différentes politiques à mettre en œuvre et que ce n’est pas qu’une question de finances. Il a demandé à connaitre les rues qui seront rénovées ainsi que les endroits où l’éclairage public sera modifié (led)
Valérie Boutinaud a exprimé son inquiétude sur la sécurité de la piste cyclable envisagée dans Déols. En effet, la piste devra couper plusieurs voies routières à circulation importante. Elle demande qu’une étude soit menée sérieusement pour éviter cette dangerosité.
Elle a demandé également s’il y aurait une subvention de Châteauroux-métropole pour le projet de passerelle piste cyclable.
Gabriel Jacobieski a demandé des précisions quant aux fouilles qui seront menées pour la passerelle supportant la piste cyclable à l’entrée de Déols (Pont Perrin). Il a demandé que ces fouilles soient étendues aux berges où la présence de vestiges pourrait exister.
Il a demandé également à ce que les abris vélos soient couverts.
Danielle Faure s’est interrogé sur la pertinence d’un site internet pour les commerçants d’un coût de presque 20 000€. Tout en étant consciente des pertes de Chiffre d’affaires qu’on pu enregistrer les commerçants pendant la période « Covid », elle a considéré que ce site internet n’apportera qu’une aide à minima et que seuls l’augmentation des salaires et des pensions des Déolois est de nature à favoriser le commerce local.
C’est d’autant plus nécessaire que les Habitants apprécient d’avoir recours au commerçants locaux qui leur permettent d’avoir accès à des produits et a des conseils de qualité.
Par contre elle a aussi considéré que le principal accompagnateur des commerçants devait être la chambre de commerce et d’industrie et elle regrette qu’on fasse supporter à la collectivité un rôle qui n’est pas le sien.