MISE EN PLACE DU CONSEIL MUNICIPAL
SAMEDI 23 MAI 2020 - 10 H 30 – Centre socio-culturel
"Cher-e-s Collègues,
Au nom des trois élus de l’opposition et de la liste « Demain Déols, Pour que votre voix compte enfin ! » je veux d’abord remercier ici les Déoloises et Déolois qui se sont exprimé-e-s en faveur de notre projet communal lors du scrutin du 15 mars. Je veux aussi préciser que nous agirons en référence aux orientations que nous avons portées dans la campagne. Et nous le ferons, tant au regard des questions qui ont trait à la vie communale, que pour celles qui sont de la compétence de l’agglomération castelroussine.
Notre prise de mandat prend effet dans le contexte très particulier et inédit d’une pandémie mondiale. A ce moment, il nous semble nécessaire pour le travail municipal d’en tirer des enseignements.
Dans cette catastrophe sanitaire, on a pu constater le rôle irremplaçable des communes. Cette institution de proximité que certains veulent voir disparaître a été la première à réagir dans la protection des populations. En effet, si tous les personnels n’étaient pas en activité en raison du confinement, certains sont demeurés présents pour continuer à assurer le service public et répondre aux besoins des personnes exposées et des plus démunis. Nous le saluons bien entendu mais voulons dire aussi toute l’importance du maintien de leur effectif, de leur formation et de leur reconnaissance professionnelle et statutaire.
Face au manque d’anticipation de l’Etat à gérer cette crise sanitaire, les collectivités territoriales et notamment les communes en général ont été réactives malgré des budgets de fonctionnement de plus en plus étriqués.
C’est donc dans ce cadre de la lutte contre le coronavirus, que les associations d’élus viennent d’obtenir de l’Etat, pour cette année, la levée des restrictions des dépenses de fonctionnement –les fameux contrats de Cahors-, des avances de remboursement de TVA. Mais à notre sens, face à la crise économique qui se dessine, il faudra aller bien au-delà pour combler les pertes de recettes et pour assurer les dépenses supplémentaires, sans pour autant, négliger la lutte contre le réchauffement climatique, les économies d’énergie et la protection de notre environnement. L’urgence, pour nous, sera d’exiger une fiscalité basée sur une juste redistribution des richesses redonnant une autonomie aux collectivités locales.
Les élections qui nous valent d’être en ses lieux, ont été tenues dans des conditions qu’on pourrait qualifier d’ubuesque puisqu’à quelques jours du scrutin, le Président annonçait un début de confinement, tout en les maintenant. Devant l’incompréhension et les craintes légitimes des citoyens, nous avons été élus avec à peine 36 % d’exprimés !
Ces conditions ne pouvaient qu’entrainer cette forte abstention.
Mais on sait aussi, au gré des différents scrutins depuis quelques années, que la raison de fond de l’abstention provient de toutes les politiques publiques libérales menées. Elles n’ont produit qu’injustices sociales, démantèlement des services publics, délocalisation de filières industrielles, extinction des petites exploitations agricoles, générant ainsi de plus en plus de pauvreté, d’inégalités sociales, de mal vie, de dégâts écologiques. Il ne faut donc pas oublier que c’est cette absence de réponse aux besoins des citoyens qui est la raison de fond qui a conduit nombre d’entre eux à se détourner des affaires communes.
La pandémie, elle-même, a montré avec éclat la perversité d’un système économique à bout de souffle incapable de répondre aux besoins sanitaires parce qu’il y avait plus de profits financiers à réaliser en délocalisant les productions nécessaires à la santé publique.
S’y ajoutent le mépris envers les diverses mobilisations et le monde du travail, les promesses non tenues, les simulacres de démocratie, les minima sociaux insuffisants. Le ruissellement allait profiter à tout le monde alors qu’il pleut, toujours et encore, là où c’est mouillé !
Il y a d’ailleurs quelque chose de terrible à penser que les soignants applaudis à juste titre pour leur dévouement sont les mêmes qui étaient victimes de la répression gouvernementale et policière il y a quelques mois, quand ils réclamaient des moyens pour bien faire leur travail.
Le 1er enjeu pour l’avenir c’est donc celui de la réponse aux besoins humains. Et cela vaut pour toutes les institutions politiques, de la commune au gouvernement.
Cette pandémie est la résultante du bouleversement des éco-systèmes pour cause de recherche absolue du profit financier aux quatre coins de la planète.
Cela fait pourtant des années que la sonnette d’alarme a été tirée par nombre de chercheurs et de militants et que les risques d’une telle pandémie, issue de la maltraitance écologique, ont été pointés. Est-ce qu’on continue comme ça ou est ce qu’on défriche d’autres voies du vivre ensemble sur notre planète ? Cette question est vitale et c’est à notre sens un 2ème enjeu
Au regard de cette situation, nous sommes en tous cas renforcés dans la conviction de la pertinence des idées et des propositions que nous avons faites sur l’environnement et d’avoir voulu en faire un point central de notre projet municipal.
Le 3ème enjeu c’est la question démocratique. Comme vous le savez, nous avons mis aussi cette question au cœur de notre projet parce que nous avons la conviction que le meilleur moyen de répondre aux attentes de la population c’est de l’associer aux décisions.
Là encore, la gestion autocratique de la crise sanitaire par le gouvernement ne peut que nous renforcer dans nos convictions.
Concentrée entre les mains d’un cercle gouvernemental réduit, on a vu se multiplier les mensonges d’Etat, les affirmations démenties d’un jour à l’autre, les consignes contradictoires, les carences en moyens de soins, etc…sans compter toutes les décisions, qui au prétexte de relance économique s’en prennent aux droits des travailleurs de notre pays.
Voilà chers collègues, quelques-unes de nos réflexions au moment de l’installation de notre nouvelle assemblée. Nous espérons qu’elles généreront, entre nous, des débats utiles à nos concitoyens.
J’ajoute pour terminer qu’en respect du résultat de l’élection nous ne présenterons pas de candidat aux fonctions de maire et d’adjoints. Nous nous abstiendrons lors des votes qui vont suivre sur ces sujets."